À travers un travail numérique de recomposition et de sublimation de l'image, l'intention de ma série intitulée « imaginaire » est d'exprimer la fascination que j’éprouve pour l'environnement que je photographie. Une palpitation, la vibration et l’énergie du lieu. Je livre alors un voyage introspectif que mon imaginaire base sur l'émotion, comme un regard intérieur et sensoriel que je mets en image par sa ré-interprétation.
« Si il n'y a pas d'émotion, on ne doit pas prendre une photo.
C'est la photo qui nous prend. »
- Henri Cartier-Bresson
« Peut-être nous accusera-t-on d'effacer ainsi le caractère photographique ?
C'est bien notre intention. »
- Robert Demachy sur le pictorialisme
Déjà en 1890 certains photographes, initiateurs du mouvement pictorialisme, considéraient la photographie comme un art au service de l’expression du regard d’un artiste et la retouche alors était une étape de ce processus artistique. Robert Demachy (1859-1939) fut, en France, son chef de file. Le pictorialisme a eu pour ambition de créer des photographies artistiques en utilisant le médium "comme un moyen d'interprétation et non comme un procédé d'enregistrement".
« Il faut faire en sorte de détourner la photographie de son essence purement descriptive, d'en faire non plus un art d'imitation, mais au contraire un art d'interprétation. »
- Robert Demachy
Ce mouvement a fortement inspiré ma démarche artistique que j'articule autour de la création esthétique du monde urbain qui nous entoure. Cet environnement géographique m'attire par son graphisme et ses couleurs. Je recherche alors la combinaison, la cohérence, la symétrie qui créent l'harmonie en rehaussant l’importance de l’imaginaire, de la sensation, de l’intime afin de traduire ma propre réalité intérieure.
C'est au mouvement artistique qui a suivi au début du XXIème siècle, le néo-pictorialisme, que j'ai emprunté les outils. En effet, il utilise, en numérique, tous les procédés de manipulation à sa disposition. Le but est, à partir d’une photographie de créer une œuvre proche de la peinture.
Si la photographie se définit comme la “représentation exacte” de la réalité, comment représenter les images issues de notre imagination ? La subjectivité ferait donc, à première vue, défaut à la photographie qui se contenterait de refléter le réel. Elle révèle un manque : le discours subjectif qui complète son sens.
« J’ai trouvé que cela n’avait rien à voir avec les choses que vous voyez et tout à voir avec la façon dont vous les voyez. »
- Eliott Erwitt
« C'est le côté psychologique de la photographie. »
- Félix Nadar
Dans ce travail de recomposition, je cherche à éviter la narration ou une histoire "lisible" pour rester dans quelque chose de contemplatif. Mes photographies aux lumières qui peuvent sembler irréelles, révèlent un travail qui interroge ma perception du monde entre hyperréalisme et surréalisme. Je dresse ici un portrait contemporain très personnel de la ville où je vous livre mon regard sur les choses.